Camblain-Châtelain plonge ses racines dans l’histoire dès le XIIᵉ siècle. Son château, reconstruit en pierre après les invasions normandes, témoigne de la puissance de ses anciens seigneurs et de la richesse de son passé féodal. La légendaire fontaine de Saint-Quirin, autrefois lieu de pèlerinage réputé pour ses vertus miraculeuses, illustre le rayonnement spirituel du village à travers les siècles.

Le village conserve des édifices emblématiques comme l’église Saint-Vaast, des chapelles et des moulins, témoins de la vie religieuse, économique et sociale de Camblain-Châtelain à travers les âges.

Le village conserve aussi la mémoire de traditions populaires, comme les rassemblements festifs qui animaient autrefois la vallée de la Clarence, la rivière qui serpente paisiblement au pied des collines environnantes.

L’histoire médiévale et légendaire de Camblain-Châtelain valorise son patrimoine local

L’histoire médiévale et légendaire de Camblain-Châtelain joue un rôle central dans la valorisation de son patrimoine local, en lui conférant une identité unique et un attrait singulier.

1. Un passé médiéval riche et structurant

Dès le XIIᵉ siècle, Camblain-Châtelain apparaît dans les archives sous différents noms, témoignant de son ancienneté et de son importance dans la région d’Artois.

Le château, reconstruit en pierre après les invasions normandes, représente la puissance des seigneurs locaux et la résilience de la communauté face aux épreuves de l’histoire. Il symbolise la continuité historique, la défense et la vie des anciens seigneurs locaux, tout en nourrissant l’imaginaire collectif à travers des récits et légendes liés à ses occupants. Sa présence rappelle la richesse architecturale et la profondeur historique de Camblain-Châtelain.

2. Un patrimoine bâti et religieux préservé

Le village conserve des édifices emblématiques comme l’église Saint-Vaast, des chapelles et des moulins, témoins de la vie religieuse, économique et sociale de Camblain-Châtelain à travers les âges, héritée de son histoire médiévale.

Ces édifices, associés aux récits et légendes, constituent des repères forts pour les habitants et les visiteurs, contribuant à la valorisation touristique et culturelle de Camblain-Châtelain.

3. Des légendes et traditions qui animent et singularisent le patrimoine

La légende du sire Gozon

Le château de Camblain-Châtelain est associé à la légende tragique du sire Gozon, seigneur du lieu, dont la vie fut marquée par la jalousie, le crime et la déchéance. Cette histoire, mêlant faits historiques et éléments romanesques, nourrit l’imaginaire collectif et contribue à la dimension mystérieuse et dramatique du patrimoine local.

La légende de la fontaine de Saint-Quirin

Cette légende raconte la découverte miraculeuse d’une relique de Saint Quirin, un prêtre missionnaire martyrisé au Ier siècle. Après la destruction de l’église et la perte de la relique lors des invasions barbares, les habitants retrouvèrent un ossement humain flottant à la surface de la fontaine du village. Reconnu comme l’humérus de Saint Quirin, ce fragment devint objet de vénération.

C’est un lieu de dévotion et de légende, réputée pour ses vertus curatives, notamment la guérison des maladies de peau et des écrouelles. Elle attire depuis des siècles pèlerins et visiteurs, renforçant la dimension spirituelle et sacrée du village. La tradition du pèlerinage annuel et la croyance dans les pouvoirs de la source témoignent de l’importance de la fontaine dans la mémoire collective locale.

Cette histoire a marqué l’identité spirituelle du village et renforcé son attrait comme lieu de pèlerinage.

La pelouse des fées et le marché aux filles

Sur une vaste prairie appelée la « pelouse des fées », située près de la chaussée Brunehaut, se tenait chaque année à la mi-carême un rassemblement singulier : le « marché aux filles ». Plusieurs centaines de jeunes filles se présentaient devant les jeunes hommes de la région, donnant lieu à des rencontres et à de nombreux mariages. Cette coutume, à la fois festive et sociale, perpétuait des croyances anciennes autour des fées et des rites de passage, tout en favorisant la cohésion de la jeunesse locale.

La pelouse aux fées évoque le folklore et les traditions populaires du village. C’est un lieu associé à des rassemblements festifs, des légendes et des coutumes anciennes, comme le « marché aux filles », qui participaient à la cohésion sociale et à la transmission des croyances locales.

La rivière Clarence, le « fleuve aux eaux claires »

Selon la tradition, la rivière Clarence doit son nom à une exclamation de César lors de son passage dans la région. Elle est entourée de récits poétiques et légendaires qui participent à l’atmosphère singulière du village. 

4 - Ces symboles qui reflètent l’histoire spécifique du village

Ces trois symboles – le château, la fontaine de Saint-Quirin et la pelouse aux fées – reflètent l’histoire spécifique de Camblain-Châtelain car ils incarnent, chacun à leur manière, les différentes étapes et dimensions du développement du village.

Le château témoigne du passé médiéval et féodal du village. Il incarne le pouvoir seigneurial issu des armes et rappelle l’organisation sociale et territoriale du Moyen Âge, où le château était le centre du pouvoir foncier et de la défense locale. Sa présence matérialise l’histoire des seigneurs locaux, les conflits, les alliances et les récits légendaires qui ont forgé l’identité du village.

La fontaine de Saint-Quirin symbolise la dimension spirituelle et religieuse de Camblain-Châtelain. Elle illustre la christianisation des campagnes et l’importance des croyances populaires, notamment à travers les pèlerinages et les récits de miracles associés à la fontaine. Ce lieu sacré a rassemblé la communauté autour de traditions et de pratiques collectives, marquant profondément la mémoire locale.

La pelouse aux fées est le reflet du folklore, des coutumes et de la vie sociale du village. Associée à des rassemblements festifs et à des légendes, elle rappelle les pratiques communautaires et les croyances anciennes qui rythmaient la vie des habitants. Ce lieu incarne la dimension poétique et collective de l’histoire locale, où la tradition orale et les rites populaires tiennent une place centrale.

5 – Les armoiries du village

Sur les armes de la commune de Camblain-Châtelain, apparaissent sur un écartelé les armes des familles De Licques (sans la bordure de gueules) et celles de la famille De Lens, que combinaient déjà, différemment, les armes de la famille De Recourt.

La seigneurie de Camblain dépendait de celle des De Lens. Cette seigneurie passa au XIVe aux De Recourt, par mariage. Puis le domaine passa à une branche latérale ; Jean de Recourt devenant seigneur, fils d'une dame de Licques.

Les armes de la commune, inspirées de celles des De Recourt de Licques, ont été adoptées officiellement le 27 mai 1969.

Ornements extérieurs : une couronne murale à trois tours, deux ours en support (l'ours est l'attribut de saint Vaast d'Arras, le saint patron de l'église) et deux palmes sous l'écu.

(Jacques Dulphy)

Armorial du Pas-de-Calais, tome II, P. Bréemersch, J-Y. Léopold, p. 18.

En résumé, l’histoire médiévale et légendaire de Camblain-Châtelain forge l’identité culturelle de Camblain-Châtelain, en lui conférant une dimension à la fois historique,